HELP, je suis control freak !

par Alexandra

On ne devient généralement pas control freak du jour au lendemain, qui plus est sans raison. Cette volonté de tout contrôler vient généralement de la peur de l’échec et d’un sentiment profond d’insécurité. Parfois aussi c’est un trait de caractère qui subsiste lorsqu’on a eu droit à une éducation assez stricte… Être control freak, c’est se dire qu’en anticipant tout ce qu’il possible d’anticiper, qu’en faisant absolument attention à tout et surtout au moindre détail, tout ira bien dans le meilleur des mondes. En réalité, il n’en est rien et les control freak sont souvent des personnes malheureuses et stressées. La pression exercée par la société n’y est d’ailleurs pas non plus étrangère. Les réseaux sociaux et les influenceurs poussent à être parfait en toute circonstance, à ranger son intérieur selon les préconisations de Marie Kondo, à surveiller son assiette pour espérer avoir un body summer, à faire des skin care matin et soir afin d’avoir une peau rayonnante sans filtres… Si être control freak peut être un trait de caractère positif sur le papier, en réalité, c’est tout le contraire… Néanmoins, ce n’est pas une fatalité, et même les plus obsédés du contrôle peuvent apprendre à changer en bien. Voici quelques conseils.

Admettre qu’on est control freak

Si vous faites partie de ces personnes qui ont besoin de tout planifier pour un voyage, quitte à préparer la valise 3 jours avant le départ pour un séjour d’un week-end, et si vous passez un savon à votre partenaire parce qu’il ne sait plus où est son passeport, non seulement vous contribuez à nourrir votre propre anxiété, mais qui plus est vous communiquez votre stress à votre entourage. Même faire les courses avec un control freak peut devenir un enfer. Vous ne laissez pas les autres choisir les fruits et les légumes par peur qu’ils ne prennent pas les meilleurs, vous vous opposez à toute forme d’extra par crainte de faire exploser le budget, bref, le libre arbitre d’autrui, vous ne connaissez pas.

À la maison c’est généralement encore pire. Vous ne supportez pas que les choses ne soient pas à leur place, une assiette sale dans l’évier et c’est le drame, et si l’on râle parce que vous réveillez la maisonnée avec l’aspirateur à 8 heures du matin un dimanche, eh bien ce n’est pas votre problème. Si la recherche de la perfection peut avoir un impact positif, lorsque cela tourne à l’obsession, cela devient problématique… La première étape pour arrêter soigner sa tendance au contrôle compulsif, c’est d’admettre que son comportement n’est pas « normal »…

Les conséquences de votre comportement sur votre entourage

Vouloir tout contrôler n’est pas sans conséquence sur votre propre qualité de vie ni sur votre entourage. Déjà, on peut passer à côté d’un bon nombre d’expériences positives. Lorsqu’on vit en suivant un planning très précis, aucune place n’est laissée à la spontanéité. D’autre part, on est souvent amené à culpabiliser si pour X ou Y raisons, si on n’a pas tenu à la lettre son emploi du temps… Il peut aussi parfois y avoir un sentiment d’être dépassé… Quant à la famille et aux amis, ceux-ci pâtissent profondément de cette tendance. Ils peuvent avoir aussi l’impression d’être bridés dans leur liberté, de ne pas se sentir écoutés ni compris et surtout vous considérer à la longue comme une menace pour leur bien-être. Si vous contrôlez ce qu’ils mangent au restaurant, la durée qu’ils passent à regarder un tableau au musée, leur manière de conduire ou même leurs opinions sur l’actualité ou la politique vous risquez de leur faire passer tout désir d’avoir des interactions sociales avec vous… Nul n’a envie de se sentir muselé… et il est parfois plus facile de s’éloigner d’une personne que l’on considère comme toxique que de lui mettre ses quatre vérités en face…

Se faire à l’idée que chaque être humain a son propre fonctionnement

Si admettre qu’on est control freak et que ce n’est pas sans conséquences est une chose, agir pour corriger ce vilain défaut de caractère en est une autre. Déjà, il faut apprendre à se remettre en question. Ce n’est pas parce que vous estimez être un expert dans tel ou tel domaine que vous êtes légitime d’interférer dans les décisions d’autrui et dans sa manière de faire. Dites-vous que chaque être humain est différent. Que chacun a ses propres capacités, ses habitudes, son mode de fonctionnement. Et le vôtre n’est d’ailleurs pas forcément meilleur. Ensuite, posez-vous la question de savoir d’où vous vient ce désir de tout contrôler. D’une éducation stricte, d’un trauma, d’un échec personnel qui vous a mis dans une solution délicate… N’hésitez pas à vous confier à vos proches, ils sauront se montrer compréhensifs et vous pardonner les petites rechutes… Si besoin est, une thérapie cognitivo-comportementale peut également apporter des résultats concluants, le manque de confiance en soi n’étant généralement pas étranger au contrôle obsessionnel.

Apprendre à lâcher prise

S’affranchir de sa tendance à être control freak, c’est aussi tout simplement apprendre à lâcher prise. Saisir des opportunités imprévues, lâcher ne serait-ce que le temps d’une journée son emploi du temps, bannir les processus contraignants et s’éloigner de la ligne directrice qu’on a fixée… C’est aussi savoir déléguer des tâches et apprendre à faire confiance à autrui. Vous verrez d’ailleurs qu’ils sauront se débrouiller sans que vous ayez à intervenir. Faites aussi l’effort de prendre du temps pour vous et non par obligation, mais par plaisir. Si vous aimez pratiquer du sport, ne cherchez pas à tout prix la performance, mais plutôt la satisfaction de vous offrir une coupure dans la journée. Vous vous sentez fatiguée et vous n’avez pas la force de ranger ? Eh bien dites-vous que la terre ne va pas arrêter de tourner parce qu’un soir vous sautez les corvées. Reposez-vous, lisez un bon livre ou regardez une série, se détacher des contraintes du quotidien est le meilleur moyen pour accéder à un épanouissement personnel. N’hésitez pas non plus à vous lancer dans l’inconnu, à commencer les loisirs créatifs, à apprendre un instrument de musique ou à élargir l’éventail de vos passions, c’est en vous changeant les idées que vous apprendrez à vous détendre sans culpabiliser !

 

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